Police Dyslexique
La semaine inter-maison LVMH continue de plus belle en ce jeudi 17 mars. C’est au tour de la maison Louis Vuitton de nous transporter (ni dans des malles ou des valises), avec 3 collaboratrices de l’atelier d’Asnières-sur-Seine pour un échange en visioconférence avec près de 80 jeunes connectés et aux niveaux de formation allant de la 4ème à la terminale.
Les jeunes étaient très intéressés et de nombreuses questions (très précises) ont été posées.
Ninon, responsable RSE chez Louis Vuitton, commence par nous présenter de son ton enjoué l’histoire de la maison. Et on peut dire que c’est une histoire fort inspirante !
Si vous ne le saviez pas déjà, l’activité principale de la maison Louis Vuitton fut, à sa création, la fabrication de malles. Louis Vuitton de son nom, quitte sa terre natale du Jura pour tenter sa chance à Paris pour un voyage qui ne dura pas moins de 2 ans.
Une fois arrivé à destination, il devient apprenti malletier et « layetier ». Le layetier, métier aujourd’hui disparu, est celui qui emballait les robes de ses riches clientes avant le voyage. Un voyage à l’époque durait très longtemps, les voyageurs avaient donc besoin de beaucoup de vêtements.
Mr Vuitton fait vite part de son extraordinaire inventivité. Il créé une innovation majeure pour l’époque : la malle plate. Cela peut paraitre étonnant, mais pour résister à la pluie les malles était de forme circulaire auparavant. Il créé donc des malles qui s’empilent facilement et facilite le transport. Mais ce n’est pas tout ! Pour résister à la pluie, il invente ce que nous connaissons tous aujourd’hui, la toile cirée.
La première toile créée fut la « gris trianon », qui n’est pas la plus connu aujourd’hui. Mais un problème se pose… Les toiles de monsieur Vuitton commencent à être copiée par de malhonnêtes gens. Les toiles sont vite complexifiées pour éviter d’être copiée facilement, et c’est comme ceci qu’est née l’iconique monogramme LV : et cela peut paraitre paradoxal quand on sait qu’aujourd’hui, ce motif doit sans doute être le plus copié au monde !
Le fils de Louis, Georges, féru de voyage et fan absolu de la ville de Londres, est le premier à donner une dimension internationale à la marque en inaugurant une boutique à Londres. Également très inventif, il créé un concept très utile pour ses clients : la serrure à 5 gorges, dites serrure inviolable, qui fait de ses malles de véritables coffres forts. Que d’innovation dans la famille Vuitton !
Le fils de Georges, Gaston Louis Vuitton, reprend le flambeau de l’entreprise familiale et, passionné de dessin et d’architecture, apporte sa propre pierre à l’édifice : il inaugure la tradition des vitrines de magasin et la mise en scène les produits. Aujourd’hui, la vitrine est un élément incontournable des boutiques Louis Vuitton, avec des collaborateurs qui redoublent d’inventivité pour réaliser des mises en scène toujours plus spectaculaires.
Nous l’avons vu, Louis Vuitton a d’abord été créé autour de l’univers du voyage, et de nombreuses autres innovations furent à l’initiative de la fameuse maison :
- La malle cabine, spécialement conçu pour le voyage transatlantique elle avait les dimensions parfaites pour se glisser sous le lit dans la cabine du bateau.
- Le sac steamer : premier sac souple inventé par Louis Vuitton. (Il servait de base pour le linge sale. Mais quelle idée, un sac Louis Vuitton pour du linge sale !)
- La malle lit : inventé pour les explorateurs de l’époque, il permettait à son acquéreur de déplier un lit pour dormir n’importe où.
Ninon nous fait ensuite part de ces mêmes produits, mais remis au gout du jour. Nous découvrons les versions 2022 des malles, sac steamer et malle lit !
Moins connu mais toujours dans la lignée du voyage, une autre activité de la maison est présentée : l’édition de livres de voyages (par des explorateurs modernes !) Véritables invitations à la rêverie, ces recueils illustrés nous racontent l’histoire des villes et des pays. Nous remarquons ici que les traditions ancestrales de la maison sont ici parfaitement respectées.
Justement, la tradition est une des valeurs de la maison Louis Vuitton. En plus de celle-ci, vous trouverez le respect du savoir-faire et sa transmission, car pérenniser la renommée de la maison passe par une sauvegarde de ces compétences techniques et humaines. Ensuite, l’audace, car chez Louis Vuitton, on aime sortir des sentiers battus et innover. La marque a depuis longtemps collaboré avec des artistes pour illustrer ses produits, et, pour célébrer le bicentenaire de la maison, à cette année créé une exposition « 200 MALLES, 200 VISIONNAIRES : THE EXHIBITION » où 200 artistes sont invités à illustrer les fameuses malles. Enfin, la personnalisation. La maison propose en effet un service de personnalisation de ses produits inédit, qui permet à ses clients de se sentir toujours plus choyés. Outre la personnalisation de la maroquinerie avec l’apposition de ses initiales par exemple, de véritables objets uniques peuvent être créé dans les ateliers d’Asnières.
C’est d’ailleurs ce que nous présente désormais Charlotte, menuisière.
Charlotte, menuisière, est la première à se lancer, quoi de plus logique quand on sait que son corps de métier est le premier qui intervient dans la fabrication des produits de la Maison pour les voir prendre « vie ». Charlotte commence par nous parler de son parcours de formation : après un bac général, Charlotte a poursuivi vers un CAP brevet des métiers d’arts, puis a continué vers un BTS pour finir son parcours par l’école Boulle. Charlotte savait que son projet professionnel serait en lien avec l’artisanat, sa passion.
Pour en venir à sa vie professionnelle, Charlotte a intégré la Maison Louis Vuitton il y a 2 ans et demi. En lien avec les personnes du bureau qui reçoivent les demandes, elle travaille sur les commandes spécifiques des clients pour confectionner le produit souhaité sur-mesure (taille, contenu…).
Selon la taille de la pièce à réaliser (coffret ou malle), cela peut représenter de 1 jour à 1 mois de travail avant de faire le lien avec les maroquiniers pour savoir si cela convient de leur côté.
Cela tombe bien parce que Romane est maroquinière et cela fait un peu plus de 3 ans qu’elle a intégré la Maison, tout de suite après son BTS maroquinerie (et après des tests poussés). Ce qu’elle apprécie dans son travail c’est l’aptitude à l’excellence. Son souhait d’exercer un métier manuel est exaucé. Elle vit aujourd’hui de sa passion.
Pour finir, c’est Lisa, chef d’équipe qui nous parle de son parcours…atypique : passée par une école d’ingénieur en agriculture et agroalimentaire et une expérience dans une usine. Aujourd’hui, elle encadre une équipe de 35 personnes et s’assure de leurs bonnes conditions de travail, de sécurité et de suivi de la gestion des produits demandés par les clients. Les aléas de production, elle connaît ! Son poste demande une capacité d’adaptation importante.
Nos 3 intervenantes ont fait remonter ce qu’elles aiment dans leur travail et même s’il est différent, elles s’accordent sur le fait qu’elles apprécient le travail en équipe, les différents corps de métiers, la pluralité des projets, des produits ou le contact avec des personnes différentes.
D’ailleurs elles nous ont cité pas mal d’exemples de personnes qui travaillent pour la Maison, mais qui avant, avaient des métiers très éloignés du secteur d’activité : d’anciens agents immobiliers, chocolatiers (d’ailleurs Lisa a travaillé dans une des usines d’une célèbre marque de biscuits avant d’intégrer Louis Vuitton) … L’accueil de personnes en situation de handicap n’est pas en reste, il y a des travailleurs qui ont des handicaps sensoriels, moteurs, des maladies invalidantes, des handicaps invisibles…et tous les collaborateurs, il est important qu’ils et elles se sentent épanouis au travail, qu’ils aient tout le nécessaire pour effectuer leurs tâches en toute sécurité. Les compétences, le professionnalisme, le sérieux et la motivation restent primordial et sont toujours le premier critère de recrutement.
La Maison Louis Vuitton, son savoir-faire fascine et traverse les générations, c’est indéniable et nous en avons encore eu la preuve aujourd’hui…
Merci à nos intervenantes du jour pour ce moment d’échanges !