Ce mercredi 10 mars après midi, nous poursuivons notre belle semaine de présentation des métiers des Maisons du groupe LVMH. C’est à la Maison Berluti d’être mise à l’honneur et d’être présentée à 15 jeunes en situation de handicap de la 3ème au master.
Berluti, est une marque française, contrairement à ce que son nom pourrait nous faire penser. Elle a été créée à Paris en 1895 par Alessandro Berluti, suivi par trois générations de la famille, et rachetée par le groupe LVMH en 1993. Berluti se fait vite un nom dans le soulier d’exception du fait de son savoir-faire. Le cuir dit « Venezia » est exclusif à la Maison, et c’est grâce à celui-ci que la patine qui rend chaque paire de souliers uniques fait sa renommée… Ensuite Berluti s’est diversifiée dans la maroquinerie, le prêt-à-porter et autres accessoires ou collaborations pour des objets exceptionnels. Berluti c’est également l’entreprise qui a vu émerger la première femme bottière en la personne de Olga Berluti. Son Directeur Artistique est aujourd’hui Kris Van Assche, en charge du style depuis 2018.
Après avoir été immergé dans la saga familiale narrée par Stephan, Directeur Training, en charge de la formation produits et des techniques de ventes, nous avons pu échanger avec Vanessa qui nous a parlé de son parcours et de son métier. Vanessa est en charge du prêt-à-porter depuis 5 ans. Après des études en école de commerce et un souhait ancré de travailler dans le domaine du prêt-à-porter pour être proche du produit. Elle a fait ses gammes dans différentes entreprises avant d’arriver chez Berluti. Dans son activité, elle est en relation quotidienne avec des Chefs de Produits, des Stylistes, des Merchandisers de nationalités différentes (il faut donc parler au minimum anglais ou italien).
Les jeunes ont été particulièrement intéressés d’en savoir plus sur l’organisation des défilés de mode. Nous avons appris que pour une soixantaine de looks proposés dans les défilés, seulement une quinzaine étaient édités (les modèles phares qui ont le plus de succès ou qui sont susceptibles de se vendre le mieux) mais également qu’il fallait presque 6 mois pour finaliser une pièce.
Ensuite nous avons pu échanger avec Michael, le Directeur de la boutique de Sèvres et de celle des Galeries Lafayette. Michael est titulaire d’un DEUG en sciences économiques. Son projet professionnel s’est révélé lors de ses jobs d’été et c’est là que le domaine de la vente s’est imposé à lui !
Par la suite, Michael n’a eu qu’une seule envie : devenir vendeur chez Dior. Il a mis 6 mois pour le devenir à force de motivation et de travail sur soi. En 9 ans, il est passé de Vendeur à Directeur Adjoint ! Après une expérience en dehors du groupe LVMH, il est de retour et c’est Berluti qui profite de son expérience désormais. Les atouts selon lui pour percer et durer dans le métier : avoir une bonne culture générale, aimer les gens, les connaître (oui, même quand on croise un client pendant ses vacances, on ne fait pas semblant de ne pas le voir) et ce pour mieux les satisfaire.
Par exemple, si un client vous demande d’acheter les fauteuils de la boutique, vous essayez de faire en sorte que cela soit possible (si, cela est déjà arrivé !).
Nous avons terminé nos échanges avec Anthony, Bottier et Responsable d’Atelier Sur Mesure chez Berluti depuis 2012. C’est en tenue, avec son tablier, qu’il nous a parlé de sa passion et de son parcours pour en arriver jusque-là. Anthony a intégré les Compagnons du Devoir à 16 ans, en apprentissage en cordonnerie pour apprendre le métier de bottier (un choix sûrement en lien avec sa ville d’origine, bien connue du monde équestre et où les bottes de cheval sont un élément indispensable de tout bon cavalier qui se respecte). Il a ensuite fait le tour de France, a eu une expérience en orthopédie, a évolué vers le métier d’ouvrier de pieds, puis formier (qui prend les mesures, échange avec le client sur son style de vie pour lui faire une chaussure sur mesure).
À son compte dans sa cordonnerie à Montmartre, il se confronte à une clientèle venant de tous horizons et apprend ainsi à parler anglais. Ce qui l’anime : avoir la possibilité de transmettre son métier. Aujourd’hui chez Berluti, il a retrouvé dans son équipe son ancien maître d’apprentissage qui lui a tout appris.
Saviez-vous qu’il fallait au minimum 40h à 60h de travail pour fabriquer une paire de souliers Berluti ?
Complètement immergés dans les différents parcours, histoires et anecdotes, nous n’avons pas vu le temps passer, plongé dans l’histoire d’une Maison qui allie traditions et modernité.
Un grand merci encore à Stephan, Vanessa, Michael et Anthony pour leur disponibilité, écoute et partages de leurs expériences. Ainsi qu’à Ségolène d’avoir rendu cet échange possible.
Nous gardons bien en tête leurs précieux conseils de croire en ses rêves et de ne jamais rien lâcher !